Le recours à la violence est revendiqué par certains mouvements. Quitte à être renvoyés dos à dos par les médias et certains politiques avec les groupuscules d’extrême droite qu’ils affrontent.
Casser des vitrines, affronter les forces de l’ordre, les groupuscules d’extrême droite. Le Groupe antifasciste Lyon et environs (« la Gale ») (1) assume la violence. Comme de nombreuses organisations contemporaines, la Gale est née en réaction à la mort de Clément Méric, tué le 5 juin 2013 par des skinheads d’extrême droite. Un meurtre aux résonances lyonnaises particulières : beaucoup connaissaient la victime et subissaient aussi les violences des groupuscules d’extrême droite qui pullulent à Lyon sans que les autorités locales les endiguent. « Il y avait les Jeunesses nationalistes, l’Œuvre française, le GUD devenu ensuite le Bastion social », se souvient Max*, 35 ans, doyen et cofondateur de la Gale.
Les affrontements explosent au moment de la crise des gilets jaunes et prennent une coloration de bras de fer d’influence. Les gilets jaunes, sans le revendiquer, adoptent des positions proches de la pensée anarchiste : horizontalité, autonomie des organisations, absence de représentants. Pour les antifascistes, chez qui cela résonne de manière « naturelle », l’enjeu politique est important mais l’extrême droite maintient la pression. C’est en 2019 que les « fafs » créent le « Guignol squad » : plusieurs dizaines de gros bras néonazis sillonnent un territoire et revendiquent sur les réseaux sociaux des agressions sur des badauds ou des antifascistes, des dégradations, des attaques d’organisation, de librairies, etc. Un phénomène qui émerge à Lyon, mais qui s’exporte partout en France et contre lequel la police semble bien impuissante. Ce n’est pas pour rien que Lyon est surnommé le « berceau » de l’extrême droite radicale. « Nous sommes dans une logique d’autodéfense populaire : nous poussons les gens à se défendre contre l’extrême droite par eux-mêmes », précise Max.
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