Gilets jaunes et manifestants novices rejoignent désormais le black bloc, devant les banderoles syndicales. Reportage à Lyon.

Lyon, mars 2016, manifestations contre la loi Travail. Sous les yeux incrédules du service d’ordre de la CGT, des manifestant.es cagoulés, vêtu.es de noir, des étudiant.es et des lycéen.nes remontent le cortège et s’imposent en tête. Deux mois et de nombreuses altercations avec les syndicats plus tard, ce désormais nommé « cortège de tête » ne lâchera plus le devant des manifestations. Un cortège « clairement militant » d’après les habitué.es, contrairement à celui que l’on peut voir aujourd’hui dans les rues de Lyon, menant chaque manifestation contre la réforme des retraites. Le 10 décembre dernier, le cortège de tête lyonnais avait réuni « 1200 individus à risque » d’après la préfecture du Rhône. Les habituelles organisations antifascistes et les manifestants cagoulés s’étonnent de voir des gilets jaunes les rejoindre spontanément, tout comme des personnes non habituées aux manifestations.

« Les gens, ils débarquent dans le cortège de tête comme des touristes, ils aiment bien être devant », s’amuse un militant du Groupe antifasciste Lyon et environs (GALE) que l’on appellera Anthony. Le 1er mai, il y avait plus de monde et plus de gilets jaunes dans le cortège de tête que dans le reste de la manifestation. » Assis à côté de lui au fond d’un bar lyonnais, d’autres militant.es antifascistes acquiescent. Habitué.es du cortège de tête et du black bloc, Julien*, Rosita*, Arthur* et Céline* ont aussi remarqué de nouvelles têtes.

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