Le 11 février, l’entreprise française Ziwig annonçait avoir développé un test permettant de faciliter le dépistage de cette maladie gynécologique qui toucherait une femme sur dix. Mais de nombreuses questions se posent encore.
C’est une annonce en grande pompe qui a été suivie par un important battage médiatique. La nouvelle a même fait l’objet d’un sujet au JT de TF1. Une solution efficace aurait été découverte pour diagnostiquer très facilement l’endométriose: un test salivaire développé par la start-up lyonnaise Ziwig. L’Endotest, c’est son nom, permettrait d’extraire de la salive des biomarqueurs, ici des microARN, un type d’ARN non-codant pouvant être transcrit par tous les types cellulaires. Parmi tous les microARN présents dans l’organisme, 109 ont été identifiés par Ziwig comme étant la signature d’une endométriose. Du jamais-vu.
Une révolution contre l’errance médicale
L’endométriose se caractérise par la présence hors de la cavité utérine de tissus similaires à celui de l’endomètre, la muqueuse intérieure de l’utérus qui se désagrège pendant les règles. Comme l’endomètre, ce tissu réagit aux hormones du cycle menstruel. Par conséquent, au moment des règles, ils saignent, peuvent créer de vives douleurs et des adhérences entre les organes de la cavité abdominale, limitant leur mobilité naturelle. L’endométriose peut se révéler très handicapante et provoquer des problèmes de fertilité.
La commercialisation de ce test serait une révolution. Aujourd’hui, seules la chirurgie et l’imagerie médicale permettent de savoir si une femme a une endométriose. Les techniques chirurgicales peuvent être très invasives, et peu de professionnels de santé sont formés à la recherche de la maladie. Le délai de diagnostic est aujourd’hui évalué à sept ans.
Anna Stevenson, elle, a attendu trente ans avant de connaître la cause de ses douleurs. En février 2021, elle a créé le collectif de patientes AAERS, qui œuvre pour le partage de l’information scientifique relative à l’endométriose. La semaine dernière, après l’annonce fracassante du test salivaire, elle a publié sur son compte Instagram un post appelant à la prudence.
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(photo : Anh Nguyen via Unsplash)