Lyon, France – Alors que la demande en soins psychiatriques pour les enfants et les adolescents est en hausse, la pédopsychiatrie est touchée par une raréfaction des professionnels. Cette pénurie rallonge les délais de prise en charge.

Le Pr Nicolas Georgieff, chef du pôle Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (PEA) à l’hôpital du Vinatier à Lyon, chapeaute les unités d’hospitalisation enfants et adolescents, des unités de recours, ainsi qu’une quinzaine de dispositifs ambulatoires (CMP, CATTP, hôpitaux de jour).

Dans ces services, plus de 300 agents, dont une quarantaine de médecins, suivent plus de 6000 enfants chaque année. Dans le cadre des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie des 27 et 28 septembre, il revient, pour Medscape édition française, sur les enjeux actuels de la pédopsychiatrie.

Medscape : Quelles sont actuellement les problématiques auxquelles la pédopsychiatrie est confrontée ?

Pr Nicolas Georgieff : La pédopsychiatrie est frappée de plein fouet par la raréfaction des professionnels. C’est une discipline qui connaît une augmentation constante de la demande, de la part des familles et des institutions. Dans le même temps, la démographie médicale s’est effondrée. Il y avait 1600 pédopsychiatres en 2006, contre 650 en 2016 et moins de 500 aujourd’hui.

C’est une spécialité plébiscitée mais sinistrée : il y a une demande énorme et une offre qui est en train de s’effilocher. Il y a des zones entières en France qui n’ont plus de pédopsychiatres. Cela s’explique par le numerus clausus trop bas, et par le vieillissement de la population des pédopsychiatres. 70 % d’entre eux ont plus de 60 ans. De plus, le ministère a instauré des quotas de recrutement pour l’option pédopsychiatrie, ce qui nous a obligés, à Lyon, à refuser la formation d’internes qui souhaitaient opter pour cette spécialité.

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Anne-Gaëlle Moulun et Moran Kerinec, collectif Sources

Crédit photo : Moran Kerinec