Le 10 juin 1961, des militants grenoblois ouvrent le premier planning familial de France. À l’époque, le centre apparaît comme un îlot de liberté de parole pour les couples, qui y trouvent une écoute et des moyens de contraception alors qu’ils sont interdits. L’expérience grenobloise, menée par un groupe de militants hétérogène mais non effrayés par l’illégalité, a fait date.

La foule est dense en ce 10 juin 1961, au numéro 5 de la place de l’Étoile à Grenoble. Ce jour-là, les militants grenoblois du Mouvement français de planning familial (MFPF) ouvrent un centre pour informer sur la contraception et la rendre accessible. Le moment est historique : il s’agit du premier du genre en France. La presse est présente, de même que de nombreux médecins et sympathisants.

Aucun parti politique n’a apporté son soutien officiel, ni le Conseil de l’Ordre des médecins, encore moins l’évêché de Grenoble, qui désapprouve l’initiative. Il faut dire que, dans le contexte d’une loi de 1920 interdisant la « propagande anticonceptionnelle », l’existence de ce centre est tout simplement illégale et contrarie une certaine France traditionnelle et conservatrice. Mais cela ne freine pas les visiteurs qui, dès le premier jour, affluent place de l’Étoile.

Des reportages télévisés de l’époque montrent des couples traversant la France ou s’y arrêtant sur la route des vacances. Très vite, les permanences deux après-midi par semaine ne suffisent plus. Dès l’année suivante, le centre déménage dans de plus grands locaux boulevard Gambetta. Les archives du Planning familial de Grenoble font état de 1500 passages en 4 mois ! (…)

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